Entre ambition mondiale et réalités géopolitique
À Johannesburg, la conjonction de grandes puissances émergentes s’ouvre à des débats qui dépassent largement le cadre économique. Au cœur de cette union : le BRICS, un acronyme né au début du 21ème siècle, signifiant à l’origine Brésil, Russie, Inde et Chine. Ces pays, célébrés pour leur croissance explosive, se sont unis en 2009, et ont été rejoints par l’Afrique du Sud en 2011.
Un poids croissant dans le monde
Ensemble, ces cinq pays regroupent 42% de la population mondiale et produisent 23% des richesses globales. En comparaison, le G7, les nations industrialisées traditionnelles, abrite 10% de la population mondiale tout en générant 43% des richesses. Cet écart sert de rappel de l’importance croissante des économies émergentes et de leur capacité à remodeler l’architecture financière mondiale.
Une quête d’influence institutionnelle
Les membres du BRICS ont exprimé des préoccupations concernant leur représentation au sein des institutions internationales. Avec seulement 10% des voix au FMI et 15% à la Banque mondiale, ils plaident pour une refondation des organisations internationales. Contrairement à ces institutions, le BRICS opère sur le principe “un pays – une voix”, garantissant une égalité formelle entre ses membres.
Vers une “dé-dollarisation” des échanges
Le groupe cherche également à réduire la dépendance au dollar américain. Avec des initiatives visant à favoriser les échanges en monnaies nationales, et même une proposition brésilienne d’une monnaie commune, le bloc montre son ambition de remodeler les dynamiques monétaires mondiales.
L’expansion des BRICS : un sujet épineux
Alors que le bloc considère son expansion, des divisions internes émergent, en particulier entre la Chine et l’Inde, les deux poids lourds économiques. Leurs différends géopolitiques, couplés au principe d’unanimité du bloc, pourraient compliquer l’adhésion de nouveaux membres.
Géopolitique et le sommet de Johannesburg
Ce sommet se déroule dans un contexte de tension majeure, notamment avec le conflit ukrainien. La position non-alignée des membres, et leur refus de condamner la Russie, montre les divergences d’opinions et d’intérêts au sein même du groupe.
En conclusion, le 15e sommet des BRICS met en lumière le potentiel et les défis de cette union hétérogène. Entre aspirations économiques et tensions géopolitiques, l’évolution du bloc sera déterminante pour le paysage international dans les années à venir. Le sommet de Johannesburg pourrait être un jalon essentiel dans cette trajectoire.