Le Niger Ferme son Ciel Politique et le Sahel entre en Ébullition
Le Niger est confronté à une situation politique délicate depuis le coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Suite à ce coup d’État, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a adressé un ultimatum aux militaires pour rétablir le président renversé dans ses fonctions, sous peine d’intervention armée. L’ultimatum ayant expiré, les militaires ont décidé de fermer l’espace aérien du pays, craignant une intervention militaire émanant des pays voisins.
L’espace aérien nigérien fermé face à la menace d’intervention :
Les militaires, regroupés sous le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), ont annoncé dans un communiqué que l’espace aérien du Niger serait fermé “jusqu’à nouvel ordre” en raison de la menace d’intervention. La CEDEAO, composée de pays ouest-africains, avait exigé le rétablissement du président Bazoum et avait menacé d’intervenir militairement si cet ultimatum n’était pas respecté.
Les implications régionales :
La situation au Niger suscite de vives inquiétudes et critiques dans la région. Le Nigeria, un poids lourd de la CEDEAO avec ses 215 millions d’habitants et une frontière de 1 500 km avec le Niger, a appelé à renforcer les options politiques et diplomatiques plutôt qu’une intervention armée. L’Algérie, un autre voisin du Niger et un acteur majeur dans le Sahel, a également émis des réserves, considérant qu’une intervention serait une menace directe pour son pays et pourrait embraser tout le Sahel.
L’analyse des chercheurs du Sahel :
Un collectif de chercheurs spécialistes du Sahel a publié une tribune dans le quotidien français Libération, alertant sur les conséquences désastreuses d’une guerre supplémentaire dans la région. Selon eux, une intervention militaire n’aurait qu’un vainqueur : les mouvements jihadistes qui profitent de l’instabilité des États pour étendre leur territoire et leur influence. Une telle guerre pourrait aggraver la situation sécuritaire et politique dans le Sahel, déjà confronté à des défis liés au terrorisme et à l’instabilité.
Le soutien et la condamnation :
Le coup d’État au Niger a été condamné par les partenaires occidentaux et africains du pays. La France, ancienne puissance coloniale de la région, a également condamné l’événement et appelé au rétablissement de l’ordre constitutionnel et à la libération du président Bazoum, détenu par les militaires. Cependant, les relations entre la France et les auteurs du coup d’État se sont détériorées, notamment avec la dénonciation d’accords de coopération militaire et sécuritaire par les militaires nigériens.
Les enjeux internes :
Sur le plan intérieur, des manifestations de soutien au coup d’État ont eu lieu à Niamey, la capitale du Niger. Des partisans du CNSP ont organisé une démonstration de force au plus grand stade de la ville, exprimant leur joie suite au renversement du président Bazoum. Cependant, l’opposition au président déchu se trouve également dans cette ville, et certains résidents craignent une intervention militaire qui aggraverait la situation tout en espérant un changement politique.
Finalement, la situation au Niger est complexe et suscite des préoccupations à l’échelle régionale et internationale. Le coup d’État a été condamné par la CEDEAO, les partenaires occidentaux et africains, mais a reçu le soutien des militaires du Mali et du Burkina Faso, eux-mêmes arrivés au pouvoir par des coups d’État. L’ultimatum de la CEDEAO n’ayant pas été respecté, le Niger a pris la décision de fermer son espace aérien face à la menace d’intervention armée. Les conséquences d’une telle intervention pourraient être désastreuses pour la stabilité du Sahel et pourraient profiter aux groupes jihadistes qui sévissent déjà dans la région. Il est essentiel que la communauté internationale s’engage pour trouver une solution pacifique et démocratique afin de rétablir l’ordre constitutionnel au Niger et de favoriser une stabilité durable dans la région.